Manque de temps ? Voici ce qu'il faut retenir si tu souhaites acheter du fil à tricoter vegan :
- Le véganisme rejette l’exploitation animale sous toutes ses formes, y compris l’utilisation de laine.
- La laine animale peut impliquer la souffrance des animaux. Des questions éthiques sont souvent soulevées pour l’angora par exemple.
- Certaines pratiques comme la récupération de la soie de manière non létale sont possibles.
- La tonte peut être un sujet délicat, nécessitant des précautions pour éviter les blessures aux animaux.
- Les fibres végétales (comme le coton, le lin) et synthétiques offrent des alternatives au fil à tricoter vegan, mais posent aussi des défis environnementaux.
Le fil à tricoter vegan : vaste sujet !
Avant de commencer cet article qui se trouve être à haut risque (on doit être sur du 9 sur l’échelle des sujets épineux à aborder actuellement), je tiens à dire que je ne suis pas vegan, je ne critique pas les habitudes ou les pensées des personnes qui sont vegan (ou ne le sont pas).
Je souhaiterais que toutes les parties concernées (vegan ou pas, végétarien, flexitarien et autres) se respectent.
Nous ne faisons que discuter de sujets.
Je ne veux convaincre personne à faire ou à arrêter quoi que ce soit car c’est à chacun de faire son chemin de vie à ce propos.
Nous sommes tous des êtres intelligents et chacun mérite le respect.
Maintenant que tout cela est dit, nous allons pouvoir rentrer dans le vif du sujet et parler du fil à tricoter vegan.
Il y a quelque temps j’ai eu une discussion avec une végétalienne à propos de la laine.
Elle n’a pas été très compréhensive de mon point de vue, ce que j’ai trouvé dommage car nous pouvons toujours enrichir notre argumentaire en écoutant ce que les autres ont à dire.
Je tenais à te partager mon point de vue et les connaissances que j’ai amassés jusqu’à présent à ce sujet qui me tient particulièrement à cœur étant donné que je fais partie intégrante de la chaîne de consommation.
Je commence par les bases puis développe mon argumentaire au fur et à mesure.
J’espère que tu prendras le temps de lire mon avis afin de bien en appréhender toute l’articulation.
Fil à tricoter vegan : C’est quoi le véganisme ?
Le véganisme va de la restriction alimentaire spécifique à la philosophie de vie qui rejette la propriété et l’exploitation des animaux.
Les véganes ne mangent pas de viande, d’œufs, de produits laitiers, ni de miel.
Ils ne portent pas de produits pouvant avoir un lien avec l’exploitation animale tels que le cuir, les peaux, les fourrures et la laine.
Voilà notre point de départ !
Beaucoup de gens sont confus quant à savoir pourquoi porter de la laine serait un choix contraire à l’éthique.
Après tout, il suffit de retirer la laine d’un mouton, non ?
Cela ne tue pas.
La philosophie vegan correspond au fait de refuser d’utiliser des animaux ou des insectes pour quoi que ce soit.
Utiliser les animaux et les insectes pour leur peau, leur production ou autre correspond, selon eux, à une forme d’exploitation parce que l’animal n’a pas le choix de le faire.
Pour certains, la discussion s’arrête là.
Étant donné que les fibres animales proviennent d’animaux (qui ne choisissent pas de les donner), elles ne sont pas végétaliennes et les végétaliens engagés ne devraient jamais les utiliser.
D’autres ont une vision plus nuancée et disent que si les fibres animales ne sont pas végétaliennes en soi, il est possible qu’elles soient végétaliennes d’une autre manière, en proposant par conséquent le fameux fil à tricoter vegan.
Les animaux sont-ils tués pour leur laine ?
Il n’est jamais nécessaire de tuer un animal pour obtenir ses fibres.
Cela ne veut pas dire que cela n’arrive jamais: la plupart des éleveurs de vers à soie font bouillir les chenilles en transformant leurs cocons.
En Nouvelle-Zélande, la «laine» est récoltée sur des opposums morts (qui est considéré comme une espèce très invasive dans ce pays).
Les animaux meurent également de par les conséquences indirectes de leur maintien et de leur reproduction.
Par exemple, bien qu’ils ne soient pas élevés pour la viande, les moutons âgés dont la production de laine a diminué sont souvent abattus pour être consommés par les humains et d’autres animaux, comme la majorité des agneaux mâles qui approchent de la taille adulte.
Donc, ces fibres-là pourraient ne pas être considérées comme un fil à tricoter vegan.
À noter que certaines marques comme Knitting For Olive, font partie des marques qui proposent un fil de soie et mohair (la soft silk mohair) où la chenille n’est pas tuée.
On la laisse s’échapper de son cocon et c’est qu’une fois sortie, que l’on récupère le cocon de soie pour créer de la fibre.
Les animaux sont-ils blessés ?
Bien sûr, « ne pas tuer » est une expression qui peut-être large.
Certains végétaliens affirment que la propriété des animaux est une cruauté en soi, même si la grange est chaude et que les repas sont réguliers, on obtiendrait aussi de la nourriture et un abri en prison.
Certes, même les éleveurs les plus consciencieux, les plus attentifs et les plus doux bénéficient de l’utilisation d’animaux qui n’ont aucun moyen valable de consentir ou de s’opposer à leurs conditions de vie et à leur traitement.
Cela dit, les conditions de vie des animaux varient énormément en fonction de l’échelle et de l’objet de l’opération.
Les élevages de moutons pour la laine peuvent être aussi brutaux que n’importe quel autre type de culture en usine.
Les animaux sont maintenus dans des conditions sales, stressantes, négligées, maltraitées, physiquement modifiées pour faciliter la manipulation (procédures de castration, l’écornage, généralement sans anesthésie ni analgésiques), et à la fin de leur courte durée de vie « utile » ils sont amenés à l’abattoir avec les vaches laitières et les poules pondeuses.
Ces usines de fibres industrielles valorisent le volume, l’efficacité et le profit bien au-delà du bien-être animal, et peuvent, sans hésiter, mutiler des animaux sains pour les rendre plus faciles à transformer.
Les petites entreprises, quant à elles, ont tendance à traiter leur bétail comme des animaux de compagnie et prennent soin d’eux avec un amour débordant.
Avec de la patience, de l’amour et du respect pour leurs animaux, les entrepreneurs possédant de petits troupeaux peuvent choisir de ne pas pratiquer d’interventions violentes, de veiller à ce que les animaux reçoivent les soins appropriés et de minimiser la douleur et le stress pendant toute leur vie.
LA VÉRITÉ SUR LA LAINE : L'ESSENTIEL À SAVOIR
Découvre les secrets cachés des fibres
La tonte n’est-elle pas un acte cruel ?
Pas en soi.
La tonte peut sembler violente, car elle implique des lames tranchantes et des animaux tenus par dispositifs de retenue, mais ce n’est pas plus préjudiciable qu’une coupe de cheveux, si elle est bien faite.
Là encore, il y a une grande différence entre les entreprises qui embauchent des tondeurs qui doivent respecter des quotas de tontes, doivent se dépêcher et sont donc plus à même de blesser l’animal ou de le violenter.
Il ne faut pas pour autant oublier les plus petites exploitations qui choisissent le « luxe » de prendre le temps de bien faire le travail sans blesser l’animal.
Néanmoins, même sans se précipiter, il peut arriver qu’un tondeur blesse l’animal sans le vouloir, et même les animaux « bien élevés » n’apprécient probablement pas beaucoup le processus.
Les activistes anti-laine ont raison de dire que les moutons peuvent mourir d’hypothermie après la tonte si le temps est mauvais, mais cela est relativement rare et prendre les bonnes précautions peut réduire considérablement les risques.
Pour les animaux qui ne peuvent pas perdre leur pelage naturellement, comme les moutons standards et les alpagas, la tonte printanière est nécessaire pour prévenir le stress thermique et les problèmes de santé qu’elle peut causer.
Mais tu n’as pas toujours besoin de ciseaux ou de tondeuse pour obtenir des fibres animales !
On peut ramasser le cachemire des chèvres en le brossant (bien que la tonte soit préférable pour la minutie et pour soulager la chèvre de sa toison avant les chaleurs d’été).
Fil à tricoter végan : Les fibres végétales ou synthétiques sont mieux ?
Cela dépend de ce que tu entends par « mieux ».
Toutes les fibres, qu’elles soient végétales, animales ou synthétiques, le fil à tricoter vegan ont des considérations éthiques et environnementales dont il faut être conscient.
Outre les abus présumés et réels liés à la fibre animale, il existe, comme toutes les formes d’élevage, des problèmes d’espace, d’eau et de combustibles fossiles qui génèrent une quantité importante de méthane.
Le pâturage trop intensif peut dépouiller les zones de végétation, contribuer à la désertification. Laisser de la place pour les animaux peut également inciter à la déforestation et sonner le glas de la faune et de la flore locale.
Les propriétaires d’animaux peuvent utiliser des produits chimiques toxiques, tels que les bains d’insecticides organophosphorés qui ont empoisonné les agriculteurs britanniques pendant des décennies, l’utilisation des hormones dans les chaînes alimentaires, sans parler des antibiotiques qui contribuent à l’apparition de foyers bactériens résistants aux médicaments.
Le problème c’est que les alternatives faites aux vegan ne sont pas toujours parfaites.
Les records écologiques pour les fibres végétales et synthétiques ne sont pas si propres non plus, alors ne fait pas de conclusion trop rapides 😉
Les fibres synthétiques comme le nylon et le polyester sont issus de la pétrochimie, ne sont pas biodégradables, exigent de grandes quantités d’énergie et d’eau pour produire et génèrent des gaz à effet de serre dangereux, comme l’oxyde nitreux.
Les fibres « semi-synthétiques » d’origine végétale comme le bambou et la viscose, créées en décomposant chimiquement la matière végétale et en la reconstituant, sont également gourmandes en eau et en énergie et peuvent inciter à la destruction de forêts pour faire place à des usines de pâte à papier.
Pas vraiment glorieux pour le coup.
Le coton conventionnel et non biologique n’a pas vraiment non plus son mot à dire car il est un cauchemar en terme d’environnement, en raison de ces besoins immenses en eau, l’utilisation de pesticides et d’autres produits chimiques toxiques qui restent dans la fibre pour les faire pousser (et donc aussi dans vos vêtements après).
En fait, comme tout, il faut faire attention au fil à tricoter vegan que l’on choisit.
Qu’est-ce que j’en pense ?
Je pense que la course à celui qui a le moins d’impact écologique est trop serrée pour pouvoir donner un gagnant ou un perdant définitif sûr.
Je n’ai jamais aimé les avis extrêmes.
Dans la vie, tout n’est pas noir ou blanc, il n’y a ni gentils, ni méchants tranchés comme dans les dessins animés : tout est bien plus nuancé et compliqué que cela.
Personnellement, je fais toujours attention aux laines que j’achète.
J’essaie de prendre chez de petits producteurs qui s’occupent de leurs animaux, les aiment et font très attention à leur bien-être.
Chacun est libre de fonctionner comme il le souhaite, mais nous pouvons tous apprendre à vivre en bonne conscience des choses et de la manière la plus éthique et durable possible.
À mes yeux, je préfère utiliser de la laine issue d’une petite entreprise qui traite bien ses animaux plutôt que d’utiliser des laines épinglées “vegan” issus de produits transformés par on ne sait quels procédés et par le biais de produits ou de solvants pétro-machin-chose dont le nom est bien souvent imprononçable.
De mon côté, j’ai beaucoup réfléchi à ses questions, beaucoup lu, écouté des personnes diverses et variées.
J’ai fait mon choix et je préfère vivre avec des produits le moins transformés possibles, des matières premières brutes dont je connais l’origine et le traitement, même si elles ne sont pas estampillées “vegan”.
Et même s’il m’arrive encore d’acheter de la laine de grosses entreprises, je ne vais pas me flageller pour autant.
Si l’on essaie de vivre comme on peut, tout en faisant du mieux que l’on peut pour protéger notre environnement, on a déjà fait un bon pas en avant vers un monde un peu meilleur.
Où acheter du fil à tricoter végan ?
Natissea
La boutique Natissea tenue par l’adorable Mathilde est une alternative parfaites aux fibres animales. Dans sa boutique, elle propose des fibres de chanvre, des mélanges chanvre coton et même du lin !
Mathilde essaie également de favoriser au mieux le local dès qu’elle le peut.
Elle est super motivée et a envie de partager son amour pour les fibres végétales.
Tu peux écouter le café tricot que j’ai partagé avec elle à ce sujet si tu souhaites en savoir plus.
Ultra Pima
J’aime beaucoup cette fibre qui est une fibre 100% pima coton.
Elle est très lumineuse est très douce.
Vegan Yarn
J’aime beaucoup également les gammes de fil Vegan Yarn. Les fils sont souvent certifié écologique, sans fibres animales et sont respectueux de l’environnement.
En conclusion, le choix d’un fil à tricoter vegan est une belle manière d’allier passion pour le tricot et respect pour les animaux.
En optant pour des matériaux durables et éthiques, tu contribues à un monde plus respectueux de l’environnement et de ses habitants.
Si ce sujet t’intéresse, je te recommande de découvrir ces 6 propriétés merveilleuses de la laine et mon guide ultime des magasins de laine.
Bonne continuation dans tes projets créatifs et éthiques !
LES 18 FIBRES INDISPENSABLES À CONNAÎTRE !
Comment choisir le fil parfait pour ton tricot
Merci.
Tu as parfaitement bien résumé la situation globale.
Rien n’est jamais blanc ou noir.
Chacun fait comme il peut avec les moyens qu’il a.
Merci Alice 😀 Je suis ravie que l’article t’ai plu en tout cas ! 🙂
L’analyse est très bonne. C est clair ! Sensibles aux problèmes nous sommes sur le bon chemin et faire de son mieux avec tout ça c est bien.
Merci Claudine 🙂 Je suis ravie que l’article t’ai plu !
Merci pour ces précisions. Je suis tout à fait d’accord avec vous.
Merci Louise <3 😀 Je suis contente de savoir que mon article te plait
J’adore cet article moi mon geste pour la nature utilisé toute la laine que m’a mamie m’a laissé avant d’en acheté
Merci je suis ravie que l’article t’ai plu ! C’est une bonne façon de faire un petit geste pour l’environnement ! Bravo ! 😉
Bonjour,
Voilà je suis végétarienne mais ne suis ni végétalienne, ni vegan, c’est pourquoi je me permets de vous faire part de mon point de vue.
En effet, je me soucis énormément de la cause animale et comme dit dans l’article, l’achat de laines animales en fait partie.
À mon sens, mieux vaut acheter une laine animale de qualité à un coût un peu plus élevé mais qui durera sensiblement toute une vie ou plus, achetée chez un petit producteur local qui aime et respecte ses bêtes, plutôt que de se tourner vers du fil synthétique par facilité, coût… qui se détériorera rapidement, polluera (microparticules de plastique, produits chimiques…) et donc tuera à terme le monde aquatique et autre; donc impacte aussi indirectement de façon IRRÉVERSIBLE.
Donc j’achète de la fibre animale; cependant, j’ai choisi de ne pas acheter de soie, car pour obtenir une fibre longue et de qualité, les vers sont ébouillantés vivants quasi systématiquement.
Bonjour 🙂 Merci de ton partage. Je suis d’accord avec ton point de vue : je suis à peu près le même. Je réfère clairement investir dans une belle laine plutôt que d’acheter une fibre synthétique 🙂
Bonjour à tous,
Je voulais juste dire que du fil vegan ça peut aussi tout simplement être une autre fibre que de la laine, qui peut aussi être respectueuse de l’environnement.
Après, en tant que vegan, bien que je fasse énormément attention à l’environnement, le bien être animal passera toujours avant. Le mieux étant de combiner les deux, d’où ce que je dis avec le fil d’une autre fibre.
C’est chouette de parler de ces « problématiques » car malgré tout elles concernent tout le monde et il faut être conscient des abus qu’il peut y avoir derrière le commerce de la laine et informer, vegan ou pas.
Oui en effet 😉 je le dis à la fin de l’article il me semble 🙂
Bonjour Jaenelle,
Merci pour cet article ! Du coup, on peut les trouver où, ces petites entreprises qui traitent bien leurs animaux et qui produisent de la laine ? Je suis couturière pro et brodeuse, aussi, végétalienne (et non vegan), et j’ai bien envie de me mettre plus sérieusement au tricot, pour le plaisir et pour apprendre autre chose. Mais je connais pas les filières plus éthiques. Merci de tes conseils 🙂
Bonjour Marie j’indique plusieurs boutiques dans l’article où tu peux te fournir 😉
Je me demande qui porte encore des chaussettes tricotées main ? Les hommes, les enfants ? Il faut probablement acheter des chaussures plus grandes.
Qui peut encore avoir du temps à passer pour les tricoter ?
Moi j’en porte (et je ne suis pas la seule, la plupart des triconautes également) 🙂 Pas besoin d’acheter des chaussures plus grandes car on utilise des fils très fins pour tricoter les chaussettes.